9.

 

Du sommet de la colline où était creusée sa vaste tombe à présent terminée, Khnoum-Hotep contemplait la magnifique province de l’Oryx qui, dans quelques heures ou quelques jours, serait le sanglant théâtre d’une guerre civile.

Dans cette tombe décorée d’admirables oiseaux multicolores régnait encore une paix profonde. Mais que resterait-il de ce monument si Sésostris triomphait ? Sans doute le détruirait-il pierre par pierre afin d’effacer toute trace de son dernier adversaire. Et qu’adviendrait-il de sa capitale, Ménat-Khoufou, « la Nourrice de Khéops », lieu de naissance de l’illustre bâtisseur de la grande pyramide ?

Mais Sésostris ne tenait pas la victoire ! Non, il ne régnait pas encore sur les plaines cultivées de cette province, sur ses villages coquets aux petites maisons blanches, sur ses palmeraies et ses bassins d’irrigation. Il ne contrôlait pas les routes caravanières sinuant dans le désert oriental, il ne commandait pas la milice nombreuse et bien entraînée. Elle se battrait férocement, et pas un seul guerrier ne rendrait les armes.

— Éventez-moi, ordonna-t-il à deux serviteurs, qui agitèrent aussitôt deux éventails en forme de lotus.

Connaissant les goûts de leur maître, ils adoptèrent le bon rythme.

« Quel charme a ce paysage, pensa Khnoum-Hotep, comme il est empreint de douceur. Pourquoi ce rêve, devenu réalité à force de labeur, doit-il prendre fin aussi brutalement ? »

Impossible de prolonger ces trop brefs instants de méditation, car chacun attendait ses instructions.

— Rentrons au palais.

Corpulent, Khnoum-Hotep possédait trois chaises à porteurs au dossier inclinable.

Ses trois chiens, un mâle très vif et deux femelles rondouillardes, accoururent pour recueillir quelques caresses. Préoccupé, leur maître ne leur accorda qu’un court moment de tendresse.

Quatre solides gaillards soulevèrent la chaise récemment renforcée et, en compagnie des chiens, regagnèrent la capitale.

 

Après s’être fait masser avec son onguent préféré, à base de graisse purifiée cuite dans du vin aromatisé, Khnoum-Hotep s’installa dans un fauteuil à haut dossier.

Un serviteur s’empressa de lui laver les mains, un deuxième lui versa du vin blanc dans sa coupe préférée recouverte d’une feuille d’or, un troisième sortit d’un meuble en sycomore deux perruques de grand prix, l’une courte avec des cheveux nattés, l’autre longue avec des mèches ondulées. Khnoum-Hotep aimait changer chaque jour de coiffure et ne supportait pas le moindre défaut, car il en allait de sa dignité. Parfois, il souhaitait avoir le front, les oreilles et la nuque cachés ; en d’autres circonstances, de lourdes tresses l’amusaient.

— Ni l’une ni l’autre, dit-il au perruquier. Donne-moi la plus ancienne et la plus sobre.

Pour affronter l’ennemi, Khnoum-Hotep voulait ressembler à ses ancêtres.

Se présenta la dame Téchat, Trésorière, contrôleuse des entrepôts de la province et gestionnaire des biens personnels de son seigneur.

— Vos directives ont été exécutées avec minutie. Le système défensif est en place, les miliciens à leur poste.

— La province de l’Oryx sera le cimetière des troupes de l’envahisseur. Elles se rueront à l’assaut et tomberont dans nos pièges.

— Pardonnez mon impertinence, seigneur, mais n’est-ce pas un vain espoir ? Pas plus que moi, vous ne croyez à la naïveté de Sésostris. Ses éclaireurs ne nous ont-ils pas espionnés ?

— Nous les avons interceptés !

— Certainement pas tous. Le roi ne connaît-il pas nos forces et nos faiblesses ?

— En ce cas, éliminons ces dernières !

— Nous ne disposons pas d’assez d’hommes.

— Que les femmes et les enfants participent à la défense de notre territoire.

— C’est déjà fait.

Le regard de Khnoum-Hotep s’assombrit.

— D’après toi, dame Téchat, aucune chance de vaincre !

— Peut-être notre courage nous permettra-t-il de repousser l’assaillant.

— Prônerais-tu notre reddition ?

— Certes pas, seigneur ! Mais comment ne pas comprendre que ce terrible affrontement, quelle qu’en soit l’issue, laissera notre province exsangue ? J’ai peur. Peur de voir détruit ce que nous aimons tant.

Khnoum-Hotep ne prononça aucune parole de réconfort. Qu’opposer à la lucidité de sa conseillère ?

— Autorisez-moi à me retirer, seigneur. Je refuse d’assister à ce massacre. Si nous sommes vaincus, ils ne me captureront pas vivante.

Khnoum-Hotep se tassa dans son fauteuil. C’était ici qu’il serait averti de l’offensive de Sésostris. Il prendrait alors la tête des meilleurs hommes de sa milice qui lutteraient jusqu’à l’extrême limite de leurs forces.

Résonnèrent des bruits de pas précipités.

— Seigneur, lui annonça son intendant dont la voix tremblait, voici le pharaon !

— Où a-t-il attaqué ?

— Il n’a pas attaqué, mais il est ici.

Khnoum-Hotep fronça les sourcils.

— Ici… Qu’est-ce que ça signifie ?

— À votre porte, seigneur.

— Ma milice a été exterminée, et l’on ne m’avertit que maintenant !

— Non, non, seigneur ! Personne n’a été tué.

— Serais-tu devenu fou ?

— Le pharaon est seul. Enfin, presque seul. Le Porteur du sceau royal l’accompagne.

Incrédule, Khnoum-Hotep se leva et marcha à grandes enjambées jusqu’à l’entrée de son palais.

Coiffé de la couronne bleue, le géant portait un pagne surprenant, couvert de hiéroglyphes rappelant la fonction de ce vêtement sacré : transformer le roi en lumière agissante, le rendre victorieux contre le mal et voir la totalité de la création.

— Personne… personne ne vous a empêché de parvenir jusqu’à moi ?

— Qui oserait lever la main sur le roi de Haute et de Basse-Égypte ?

— Ma province est indépendante, rugit Khnoum-Hotep avant de se lancer dans un long discours où il retraça l’histoire de sa famille avec un maximum de détails.

S’appuyant sur les résultats de sa bonne gestion, dont il n’omit aucun élément, il vanta ensuite les mérites de son administration.

Immobile, Sésostris attendit la fin de cette péroraison sans manifester le moindre signe d’impatience. Puis il laissa s’écouler un long silence avant de prendre lui-même la parole.

— L’orateur prolixe qui harangue la foule est un homme dangereux, le bavard un fauteur de troubles. Exciter la multitude conduit à la destruction. C’est pourquoi gouverner exige de devenir un artisan en paroles.

Les dignitaires présents étaient persuadés que Khnoum-Hotep, gravement insulté, allait ordonner l’arrestation immédiate de ce roi imprudent.

Comme frappé par la foudre, le chef de la province de l’Oryx n’eut aucune réaction.

— Interlocuteur des dieux, le pharaon passe un pacte avec eux, poursuivit Sésostris, mais n’œuvre pas pour lui-même. L’énergie créatrice dont il est dépositaire, il la destine à son peuple. L’harmonie de l’État s’accomplit dans une communion entre les êtres qui ne réclament pas de droits mais vivent de leurs devoirs réciproques. Que soit unie la pensée des humains avec l’esprit des divinités, que la Maison du Roi soit unie, que le gouvernement insiste sur la capacité d’union de chaque être et non sur celle de s’opposer et de diviser. Aussi toutes les provinces doivent-elles se rassembler afin d’apporter les offrandes au temple et faire de l’Égypte un grand corps, semblable au ciel. Pharaon ne se contente pas de parler, mais agit. Ce que mon cœur conçoit, je le réalise, avec ténacité et persévérance. Si tu es un homme de devoir, un vrai responsable, ne condamne pas la province de l’Oryx à l’isolement. Mais le mal ne te ronge-t-il pas, Khnoum-Hotep ? N’as-tu pas dérobé l’or des dieux ? N’as-tu pas jeté un maléfice sur l’arbre de vie ? Ne tentes-tu pas d’empêcher la résurrection d’Osiris ?

De nouveau, le silence.

Cette fois, Khnoum-Hotep ne pouvait rester muet. Il ne s’agissait pas d’une joute verbale, mais d’accusations si graves que le chef de province devait éliminer ce monarque, soit parce qu’il en savait long, soit parce qu’il osait souiller ainsi son honneur.

Khnoum-Hotep finit bien par réagir, mais d’une manière imprévisible.

L’imposant personnage éclata de rire.

Un rire si tonitruant qu’il dépassa les limites du palais.

Quand il retomba enfin, Khnoum-Hotep constata que le regard du pharaon continuait à lui percer l’âme.

— Majesté, je reconnais avoir été bavard ! J’ai ri pour deux raisons. D’abord, à cause de moi-même et de ma lenteur à percevoir les arguments que vous avez exposés en si peu de mots, mais combien puissants ! Ensuite, à cause de l’énormité de vos griefs. L’exploitation des mines d’or du désert d’Orient est réduite au minimum depuis longtemps, et le peu de métal précieux dont je dispose est destiné au temple. Quant à l’arbre de vie, à supposer qu’il ne s’agisse pas d’une légende, j’en ignore l’emplacement. Et si je vénère Osiris, l’unique garant de la survie de mon âme, je ne suis pas initié aux mystères de sa résurrection et n’ai donc aucun pouvoir ni sur lui ni sur son domaine sacré d’Abydos. Je ne suis pas le criminel que vous recherchez, Majesté. Cette rencontre est le moment le plus important de mon existence, car elle met fin à notre affrontement et permet d’éviter un conflit sanglant et dévastateur. Je vois et j’entends un véritable pharaon dont je deviens dès cet instant le fidèle serviteur. Je remets la province de l’Oryx entre vos mains, Majesté, et vous invite au plus gigantesque banquet jamais organisé dans ma capitale.

 

Pour Sobek le Protecteur, qui doutait encore de la sincérité de Khnoum-Hotep, ce banquet était un vrai cauchemar. Dans cette vaste salle où s’installaient les dignitaires de la province et leurs épouses, comment assurer la sécurité du roi ? Son hôte ne jouait-il pas la comédie afin de l’attirer dans un piège ?

Le général Nesmontou partageait cette hypothèse. Obligé de revêtir son habit de cérémonie à son corps défendant, il jugeait ce Khnoum-Hotep capable d’envisager l’élimination du roi et de ses proches lors de cette fête grandiose qui voyait fraterniser miliciens de la province de l’Oryx et soldats du pharaon. Méfiant, Nesmontou avait donné des consignes très strictes à un régiment d’élite chargé d’intervenir au moindre incident.

Le général Sépi et le Porteur du sceau royal Séhotep se montraient moins pessimistes. Le premier, parce qu’il constatait le soulagement unanime d’échapper à une effroyable confrontation ; le second, parce qu’il assistait à la métamorphose de Khnoum-Hotep et que personne ne pouvait simuler à ce point-là.

Ornée de centaines de fleurs, parfumée, éclairée par des dizaines de lampes, la salle du banquet était un régal pour les yeux.

Lorsque s’éleva la voix autoritaire de Khnoum-Hotep, le silence s’établit.

— Le pharaon est venu. Il réunit les Deux Terres, la Haute et la Basse-Égypte, gouverne la terre rouge et place la terre noire sous son autorité, donne la vie au roseau et à l’abeille. Tous ici présents, inclinons-nous devant lui et vénérons-le.

Beaucoup d’hommes rudes, à commencer par Nesmontou, ne purent contenir leur émotion. En cet instant, l’Égypte retrouvait l’unité, la paix et la cohérence. Le spectre de la guerre civile s’évanouissait.

Au titre de cet exploit, Sésostris compterait parmi les plus grands pharaons de l’histoire égyptienne.

Les cuisiniers de Khnoum-Hotep avaient choisi de servir plusieurs poissons, les uns grillés et accompagnés d’asperges, les autres avec une sauce au cumin, au céleri et à la coriandre. Longues de deux mètres, les plus grosses perches pesaient cent cinquante kilos. Rudes combattantes, elles ne se laissaient pas facilement pêcher mais se montraient vulnérables en hiver quand elles se rapprochaient de la surface. Le dos brun olivâtre, le ventre argenté, elles offraient une chair d’une grande finesse. Chargée de protéger la proue de la barque solaire, la perche avertissait l’équipage divin de la présence du serpent monstrueux décidé à boire l’eau du Nil.

Le général Nesmontou apprécia un muge à la tête arrondie et aux grandes écailles qui vivait dans les marais saumâtres et le Delta. Rapide, habile, il échappait souvent aux filets. Séhotep, lui, se régalait de la chair délicate d’un barbeau au corps blanc, argenté et brillant. On le pêchait avec des hameçons triples et, comme appâts, on utilisait soit des dattes, soit des boules d’orge germé. Le général Sépi goûta un poisson très cher, le mormyre au museau court et à l’œil large, habitué des bords du fleuve. Nocturne, craintif, il montait rarement à la surface, et seuls des professionnels chevronnés le surprenaient. Quant à Sobek le Protecteur, il mangea avec appétit une superbe citharine, blanc argenté sur le ventre et les flancs, et gris bleuâtre sur le dos. Et personne ne rechigna lorsque passèrent des plats de mulets, d’anguilles, de carpes et de tanches.

Préparée avec des ovaires de muges plusieurs fois lavés dans de l’eau salée avant d’être pressés entre des planches, puis séchés, la boutargue était d’une qualité exceptionnelle. Elle accompagna les plats principaux qui connaissaient un franc succès, qu’amplifiaient des vins dont l’étiquette précisait « huit fois bon », le plus haut degré dans la cotation des grands crus. Même Nesmontou dut admettre que les maîtres vignerons de la province de l’Oryx valaient ceux du Delta.

Alors que les conversations allaient bon train et que l’atmosphère se détendait, Khnoum-Hotep s’adressa au roi.

— Majesté, puis-je solliciter des explications à propos des questions terrifiantes que vous m’avez posées ?

— L’arbre de vie, l’acacia d’Osiris à Abydos, est victime d’un maléfice. S’il meurt, l’Égypte mourra. Seul un certain or le guérira. Nous devons aussi identifier le coupable qui manie contre Osiris la force de Seth.

— Et vous avez cru… que c’était moi !

— Nous avons soupçonné chacun des chefs de province attachés à leurs privilèges. Combattre l’unité du pays, n’était-ce pas empêcher la résurrection d’Osiris ? Aujourd’hui, les Deux Terres sont de nouveau liées, et ton innocence, comme celle de tes homologues, est établie.

— Alors, qui ?

— Tant que nous ne le saurons pas, nous serons en grand danger.

— Je vous aiderai de toutes mes forces.

— Sans faillir et sans états d’âme ?

— Ordonnez, j’obéirai.

La nuit s’avançait lorsque furent servis de succulents gâteaux à base de miel. Quand le pharaon se leva, tous les convives l’imitèrent pour écouter une déclaration qu’ils pressentaient essentielle.

— Il n’existe plus de chefs de province, les charges héréditaires sont supprimées. Haute et Basse-Égypte se réunissent dans le cœur et le poing du roi. Je confie l’administration des Deux Terres à un vizir. Il s’entretiendra chaque matin avec moi, me rendra compte de ses activités, sera assisté par des ministres et soumis au contrôle de la Maison du Roi. Sa tâche s’annonce pénible, rude, ingrate et amère comme du fiel. Il appliquera la loi de Maât sans l’outrepasser, sans faiblesse ni excès, traquera l’injustice, entendra le pauvre comme le riche, se fera craindre à bon escient et ne courbera pas la tête devant les dignitaires.

Tous eurent la même pensée : restait à connaître le nom du premier titulaire de ce poste écrasant, un homme qui bénéficierait de la confiance du monarque et serait accablé sous une masse de devoirs impérieux.

— J’attribue la fonction de vizir à Khnoum-Hotep, décréta le pharaon.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
titlepage.xhtml
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_000.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_001.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_002.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_003.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_004.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_005.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_006.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_007.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_008.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_009.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_010.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_011.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_012.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_013.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_014.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_015.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_016.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_017.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_018.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_019.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_020.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_021.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_022.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_023.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_024.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_025.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_026.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_027.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_028.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_029.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_030.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_031.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_032.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_033.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_034.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_035.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_036.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_037.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_038.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_039.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_040.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_041.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_042.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_043.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_044.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_045.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_046.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_047.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_048.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_049.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_050.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_051.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_052.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_053.htm